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Le paradoxe du "Savoir nager" une urgence nationale freinée par un cadre inadapté

Thème du 31ème colloque de la Piscine de Demain du 14 octobre 2025 à Chartres

L’urgence d’apprendre à nager face aux obstacles des piscines publiques aujourd'hui

En France, chaque année, plus de 1 000 personnes meurent noyées. Pour endiguer ce fléau, l’État a instauré un objectif clair : que chaque enfant sache nager dès l’entrée en 6ᵉ. Pourtant, 50 % d’entre eux n’atteignent toujours pas ce niveau. Le rôle des collectivités territoriales est donc crucial : ce sont elles qui détiennent la compétence piscine et, à ce titre, doivent permettre l’accès à cet apprentissage de l’aisance aquatique.

Mais elles sont confrontées à une réalité alarmante : le patrimoine aquatique est vétuste, inégalement réparti et insuffisant pour répondre aux besoins.

Le paradoxe est saisissant.

D’un côté, une mission de service public essentielle ; de l’autre, des équipements souvent obsolètes, des projets d’envergure qui mettent parfois plus d’un mandat à aboutir, et des moyens juridiques inadaptés.

Trop de territoires, notamment ruraux ou périurbains, ne disposent tout simplement pas d’installations pour accueillir les élèves.

Pire encore : des solutions existent, comme les modèles industrialisés et optimisés de type « Aqualib », « Essentielles » ou bien « Eaulistic ». Mais les collectivités ne peuvent y accéder. Le Code des marchés publics, pensé pour encadrer les achats publics, interdit en pratique l’acquisition de ces équipements innovants, pourtant parfaitement adaptés aux besoins de certains territoires dont le niveau d’urgence est absolu.

J’insiste sur le fait qu’il ne faut pas pour pourtant systématiser ces modèles : chaque territoire a ses spécificités, et chaque collectivité doit pouvoir choisir librement son mode de dévolution, en fonction de ses priorités, de ses moyens et du niveau d’urgence. Les « modèles » tout comme les « prototypes » représentent des outils que les collectivités devraient pouvoir choisir librement.

Il est temps de faire évoluer les règles.

Les collectivités doivent pouvoir disposer d’outils souples et sécurisés pour rénover ou construire rapidement, avec une efficience budgétaire réelle.

Repenser le droit pour accompagner les élus dans leur mission éducative et de prévention, c’est répondre à une urgence sociale et territoriale : garantir à chaque enfant, partout en France, le droit de savoir nager.

Je comprends bien que ce sujet n’est pas des plus urgents face à celui des retraites ou bien de La Défense. Il est quand même questions de nos enfants, de notre héritage, de notre patrimoine. Cette cause me semble noble et primordiale. N’oublions pas que la piscine représente le seul équipement public citoyen qui touche et concerne 100% de la pyramide des âges.

Nous évoquerons ce sujet primordial lors du prochain colloque de La Piscine de Demain qui aura lieu le 14 octobre à Chartres.

Venez nombreux !

Rédacteur : Anthony MARTINEZ